Toulouse : Mars 2024
Aujourd’hui, nous nous sommes rapprochés de Christophe Havot, Directeur des éditions L’Orpailleur, une maison d’édition indépendante qu’il vient de créer en 2023 et située en région Toulousaine. Partons découvrir son univers et essayons de comprendre quelles peuvent être les motivations de ce coordinateur de la gestion d’antenne d’une chaîne de télévision régionale qui passe tout son temps libre à rechercher puis à éditer des textes hors du commun, pour le plus grand bonheur des lecteurs adorant découvrir de véritables pépites littéraires.
Faire des rencontres : « Fait de se trouver en présence, par hasard ou de manière concertée, en contact avec des personnes, des objets ou des éléments » d’après Le Petit Larousse…
Voilà l’expression écrite qui définit le mieux Christophe Havot, cet amoureux des mots, des belles phrases et des histoires qui peuvent nous embarquer au-delà des apparences… Découvrons comment ce passionné donne du sens à sa vie en jonglant avec des mots que d’autres ont couchés sur du papier…
Travailler dans le cinéma !
Après son baccalauréat, Christophe Havot « rêve de devenir un grand cinéaste » et c’est, porté par ses ambitions, qu’il intègre l’université de Valenciennes, en licence Audio-visuelle, avant de passer une Maîtrise orientée vers la réalisation et la communication. En sortant de Valenciennes, il est automatiquement inscrit sur le planning de France 3 (FR 3 à l’époque) en tant que technicien vidéo intermittent.
Il travaille en régie pendant quelques années, avant de partir 16 mois en coopération dans un Institut Français à Sarrebruck, en Allemagne. Sa tâche principale consiste alors à envoyer des programmes enregistrés sur la télé française dans tous les Instituts Culturels Français basés en Allemagne. De plus, du matériel tels que caméras, appareils photo, appareils réservés à la prise de son, éclairage… est àsa disposition et il l'utilise pour réaliser des petits clips et des vidéos au gré de ses rencontres, toutes plus riches les unes que les autres, tant sur le plan humain que sur le plan artistique. A la fin de cette période, retour en France où il retrouve son travail à France 3, toujours avec le statut d’intermittent du spectacle, avant d’être embauché par la chaîne en 1997. Diverses opportunités lui permettent d’évoluer en interne et aujourd’hui il est devenu « Coordinateur gestion d’antenne », c’est à dire qu’il gère l’architecture des décrochages régionaux de France 3 Occitanie sur les stations de Toulouse et Montpellier.
« Certes je n’ai pas atteint le statut de cinéaste convoité à mes débuts, mais mener une vie de passion, directement au service de l’image et du son à la télévision, je trouve que c’est quand même très sympa » dit-il en souriant…
Technicien vidéo c’est bien, mais que faire de mon temps libre ?
Quand il ne travaille pas, ce mordu de l’image est loin d’être un inactif…
En premier, il reprend ses études pour obtenir un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) de cinéma ainsi qu’un Doctorat de Lettres Modernes, option études cinématographiques, avec un mémoire de thèse, consacré au cinéaste Robert Bresson.
« Un thèse, c’est 400 pages ! Ce n’est pas le manuscrit d’un roman, mais il faut apprendre à tourner ses phrases, et surtout à bien développer ses arguments… Un véritable exercice de style, très codifié ! »
Au milieu des années 80, c’est l’explosion de la vidéo. Mais les équipements coûtent cher et sont peu accessibles au grand public. Les diaporamas deviennent une mode très en vogue, de par leurs techniques relativement simples. Il suffit de faire des photos, d’être équipé d’un, ou de plusieurs projecteurs, de diapositives et d’un magnétophone pour réaliser un petit clip sonore. Les plus férus, s’amusent à synchroniser tout ça en bidouillant des « tops magnétiques » pour que les effets audios partent au bon moment… Une manière de mettre en scène ses histoires de façon moderne et séduisante…
« A cette époque, je faisais de la photo sans faire de la photo, je filmais sans filmer, j’écrivais sans écrire… rien de bien concret, mais du bricolage et de la bidouille qui me plaisait énormément, car cela touchait à l’image et je concrétisais mes envies. »
Un jour, après près avoir découvert le Sud Tunisien dans un reportage télé, il décide de prendre son appareil photo, garni de pellicules noir et blanc, monté avec un seul objectif de 50 mm, dans l’intention de faire des portraits des habitants de cette belle région. Un objectif de 50 mm correspond à peu près à la vison de l’œil humain et pour réaliser ses clichés, Christophe doit vraiment aller à la rencontre des personnes choisies en utilisant l’appareil comme médium.
« A travers tous ces portraits, je découvre plein de belles personnes, dont celle qui va devenir mon épouse, Awatef… Des rencontres inoubliables, des gens merveilleux et des moments précieux d’une intensité rare. En rentrant, je développe tout ça, je les tire sur papier, mais je n’en fais pas grand chose ! »
Lors du déménagement consécutif à la naissance de son fils aîné, ces belles photos refont surface. Une photographe encadreure trouve ses images intéressantes. Il s’agit d’une femme qui lui présente son association IBO (Images en Banlieue Ouest), organisant des expos photos dans toute la région Toulousaine. « Le fait de savoir que ce travail au 50 mm serait présenté à un public, m’a donné envie de présenter d’autres photos, de créer d’autres rencontres, d’autres histoires… Et ce, pendant plusieurs années… »
Un peu plus tard et tout à fait par hasard, des diapos d’une usine désaffectée, prises lors de son séjour à Sarrebruck réapparaissent au fond d’une caisse. Images d’abandon, de rouille, de machines brisées, d’outils pétrifiés dans la poussière. Mais, toutes ces diapos ont vécu des déménagements successifs, du stockage sans précaution… Elles sont très abimées, craquelées et Christophe, jamais à court d’idées, décide d’en faire quelque chose… Oui mais quoi ??? Un diaporama filmé, comme à la grande époque !
Son choix musical se fixe sur un groupe underground belge. Après une prise de contact, le leader du Groupe « 48 Caméras » Jean-Marie Mathoul, lui propose une création exclusive pour son montage. C’est le début d’une longue collaboration et Jean-Marie Mathoul finit par devenir un ami proche, en qui il place toute sa confiance.
En 2011, Christophe trouve le temps de créer un Blog artistique, atributetosoulseekers.blogspot.fr. L’idée étant de poster pendant 48 semaines, « Hommage à 48 Caméras », le dimanche à 20 heures, un texte, une photo, une musique. Aucune censure !
Bien entendu, Jean-Marie Mathoul est de la partie et grâce à ses nombreuses connaissances, le blog est rapidement alimenté par des individus issus de tous milieux et de plusieurs nationalités.
Un travail d’écriture dormant dans un tiroir
Dans ces mêmes années, Christophe Havot avait commencé à écrire un roman à temps perdu. D’ailleurs le technicien vidéo écrivait depuis sa plus tendre enfance, que ce soit des poèmes, des nouvelles ou des histoires sans jamais penser à publication. Le blog vient de lui redonner le goût de l’écriture et il est maintenant temps de terminer son roman quelque peu oublié. « J’ai contacté des éditeurs pour tenter de le faire publier. Ne connaissant personne dans ce milieu, j’envoyais mon manuscrit et je n’avais jamais de retour… »
Parallèlement, il tombe par hasard sur un auteur écrivant des textes sur Facebook qu’il trouve magnifiques. Après une prise de contact, cet écrivain amateur lui envoie un roman, légèrement autobiographique. A la découverte du texte, Christophe est sous le charme et est persuadé qu’il tient là un véritable chef d’œuvre !
« Je me demande alors, si cela ne vaudrait pas le coup de me lancer dans l’édition rien que pour faire exister ce très beau texte. »
Après en avoir discuté avec son ami Jean Mathoul, celui-ci lui annonce : « Ah ben moi aussi, ça fait 15 ans que j’écris un truc. Si tu veux tu l’édites ! »
Trois manuscrits sans être éditeur…
Oser se lancer dans l’aventure avec ces trois textes, en entrouvrant la porte d’un univers qui lui est totalement inconnu ?
Le monde sourit aux audacieux, et d’approche en approche, de contact en contact, d’occasion en occasion toutes poussées par ce projet totalement fou, il découvre les gens de AZ’ART Atelier qui viennent de créer une maison d’édition indépendante à Toulouse. Leur projet est génial et lui plaît énormément, car ils éditent des livres qui sans eux n’existeraient pas !
Leur modèle économique est une association à but non lucratif tournée uniquement vers l’émergence de textes sortis du tiroir que personne n’a l’occasion de lire et qu’a priori personne ne devrait lire… Danielle Roublin-Triquère la, Directrice de la maison d’édition lui propose d’ouvrir une collection et d’en devenir le directeur sous leur label.
Les dirigeants de Az’Art Atelier aiment bien les textes proposés par ce nouveau Directeur de collection et publient les trois premiers ouvrages dans leur nouvelle collection, L’Orpailleur, nom choisi avec l’aide de Jean Mathoul.
« Je trouvais que c’était assez représentatif de ma démarche consistant à passer du temps à dénicher des pépites littéraires. »
Pour faire exister sa collection, il propose une charte à l’atelier en souhaitant des couvertures blanches, avec une image au milieu. Attention, pas une photo d’illustration, mais une image abstraite, dans laquelle peut s’insérer un visage ou une forme. Pour trouver son bonheur, il s’adresse à un ami plasticien : Laurent Maginelle. D’ailleurs c’est lui qui a réalisé toutes les couvertures de la collection et ce, depuis sa création.
C’est enfin le départ de la grande aventure !
La collection de L’Orpailleur démarre avec un premier livre : « Un débarras » de Dana Hilliot, l’auteur rencontré sur FaceBook. Suivi du texte de Jean Mathoul, « La saison des épeires » avant d’arriver au troisième titre, « Eliette » écrit par… Christophe Havot lui-même !
Rapidement, sur le site Internet de la collection, les manuscrits commencent à affluer du monde entier, emplis de contenu et d’univers très différents…
En une dizaine d’année, la collection s’est enrichie de 22 titres, très éclectiques et passionnants. Après la parution du 22ème ouvrage et en accord avec Az’Art Atelier, Christophe Havot décide de franchir le pas, en créant sa propre maison en octobre 2023.
Les éditions L’Orpailleur.
Etre directeur d’une maison d’édition, c’est : Recevoir des manuscrits et publier ceux qui plaisent !
La différence entre maintenant et le temps passé chez Az’Art Atelier se joue sur l’abondance du travail administratif, sans oublier celui de la représentation… Les week-ends, il y a les salons littéraires, il faut répondre aux mails, lire les manuscrits… Financièrement, tout cela a un coût, d’autant plus que L’Orpailleur publie à compte d’éditeur, c’est à dire que l’écrivain n’a rien à payer, et ne percevra que ses droits d’auteur.
La dépense principale reste avant tout, l’imprimeur.
« En tant qu’éditeur indépendant, soit j’ai l’argent, soit je ne l’ai pas !
Le coût d’un bouquin dépend, entre autre, du nombre de pages. De plus, nous sommes sur des petits tirages, 100 exemplaires, parfois 200, qu’il faut absolument vendre pour pouvoir imprimer le prochain titre. »
Pour ce faire, L’Orpailleur a mis en place un système de souscriptions sur les futures parutions. Ceux qui achètent avant la sortie, bénéficient d’un prix préférentiel. Les gens peuvent commander sur le site et paient par chèque ou par Paypal. Puis, la vente se pratique aussi en direct sur les salons littéraires où lors d’évènements divers, comme les signatures et les rencontres entre auteurs et lecteurs.
Le bénéfice sur la vente d’un ouvrage reste très faible. « En réalité, la maison d’édition gagne environ 5 Euros par bouquin vendu… C’est pas énorme, mais cela suffit pour pouvoir en éditer un autre ! »
De toute façon, la maison d’édition étant fondée sous le régime d’une association à but non lucratif loi 1901, il n’est pas question pour son directeur de faire de bénéfices et, encore moins de percevoir un salaire.
Editer n’est pas mon gagne pain, c’est juste une passion !
Pour les maisons d’édition indépendantes, la distribution reste un problème. Pour arriver à se faire connaître, Il faut être présent sur les salons littéraires pour y présenter les nouveautés avec toute la collection. Il y a aussi un fichier clients sollicités à chaque nouvelle parution et enfin les auteurs eux-mêmes ont leur réseau de connaissances. A ses débuts, Christophe laissait quelques exemplaires en dépôt-vente dans certaines librairies. Mais en réalité, le livre est souvent déposé sur une étagère et là comme personne ne connait l’auteur, pas de ventes…
Christophe travaille pour le moment surtout avec une librairie située à L’Isle Jourdain dans le Gers. « Ils se saisissent de chaque nouveau titre avec plaisir et s’ils aiment, ils l’affichent en vitrine, le présentent comme le conseil du libraire ou comme la dernière pépite du moment. Ils défendent l’ouvrage et ça c’est vraiment un travail de libraire ! »
Enfin, Internet : La maison d’édition a son propre site, et les livres sont désormais référencés chez Dilicom : « L’Orpailleur s’y est inscrit et les volumes non épuisés de la collection y sont référencés. C’est très récent et l’idée qu’un passant entrant chez un libraire puisse commander un de nos livres est une très bonne nouvelle pour nous tous. »
Quand à Décitre qui est une émanation du Furet du Nord, la grosse librairie de Lille dans le nord de la France qui jouit d’une très grande notoriété. L’Orpailleur y sera prochainement référencé.
Editeur : Une passion dévorante, mais avant tout chronophage
L’Orpailleur reçoit environ entre 50 et 100 manuscrits par an. Au final, il faut lire au moins une nouvelle histoire par semaine… Christophe peut compter sur son petit comité de lecture composé de trois personnes. Une femme, Sylvie et deux hommes, Michel et lui-même.
Sylvie a pas mal de temps libre et peu lire beaucoup de manuscrits. Elle connait le style de publication recherché et ses retours sont très affutés. Puis c’est au tour de Christophe qui en cas de doute cherche conseil auprès de Michel. Une fois lu, ils se réunissent et prennent le temps d’en discuter en abordant tous les aspects du texte. Ils sont souvent en accord, mais c’est Christophe qui décide en dernier lieu de publier, ou pas !
Exemple sur le dernier livre édité : « Ce royaume est sombre » de Raphaël le Scouarnec. « Je découvre le texte et honnêtement, j’ai du mal, phrases courtes, cela ne démarre pas, il ne se passe pas grand chose, je ne comprends pas les personnages… Il faut atteindre la quarantième page pour que cela démarre enfin et découvrir un texte fort et puissant… Une véritable pépite, exactement comme je les aime. Le retour de Michel est le même que le mien et après concertation, l’auteur consent à retravailler le début de son histoire. Aujourd’hui, nous sortons l’ouvrage tiré à 200 exemplaires. C’est un gros tirage pour nous ! »
Mais être éditeur, ce n’est pas que produire des livres… Comme toujours, qu’il soit photographe, blogger ou éditeur, le Directeur de L’Orpailleur cherche avant tout à faire des rencontres, histoire de donner un sens à sa vie.
« Il y a des auteurs que je ne connaissais pas et qui sont devenus des amis aujourd’hui. Je trouve que cela est enrichissant. Je ne suis pas dans une démarche mercantile et les gens acceptant d’être édités chez-moi, savent très bien qu’ils ne vont pas faire fortune, sauf miracle… En fait, ce sont juste des individus qui sont investis dans un vrai travail d’écriture. Ils aiment ça, sont vraiment très contents que leur livre existe et de découvrir qu’il y ait des lecteurs potentiels ! »
Je ne sais pas ce que je recherche, mais je sais ce que je trouve !
Globalement et concrètement, pour séduire le comité de lecture, il faut une écriture bien marquée et un texte qui raconte des choses. Une histoire avec des personnages qui se rencontrent, vivent une aventure avec une fin. Mais cela peut-être aussi, plus du domaine des sensations sans pour autant avoir une vrai fin, une réelle continuité… Le trio apprécie aussi des actions non linéaires, fonctionnant sur une perception différente du temps dans lequel ont vit. Découvrir des bribes du passé d’un personnage à un moment qui peut être inopportun… Par contre, les textes ou les personnages lisses, ou édulcorés sont rejetés systématiquement.
Ces critères de choix ont permis de produire une collection riche de 22 titres à ce jour et assez hétéroclite. Chaque ouvrage est un objet à part entière et trouve sa vie auprès de son public. C’est le cas du premier livre édité « Un débarras ». Il correspond et coche toutes les cases demandées. Un texte bien écrit, une histoire bien construite et le côté non linéaire. « C’est un livre un peu extrême, qui peu faire peur car il n’y a pas de points et le lecteur se retrouve plongé dans la pensée du narrateur en suivant ses idées… Exactement comme pour nous tous… Nos pensées suivent un fil directeur mais ne cessent de vagabonder, virevoltant d’un sujet à l‘autre avant de s’égarer pour revenir puis finir par digresser encore une fois… »
Mais L’Orpailleur a aussi des histoires plus classiques avec un début et une fin racontant quelque chose. Dans ces cas là, l’écriture doit être ce que la maison d’édition appelle « une vrai écriture ». Il faut sentir une construction réfléchie, des mots choisis, un vrai rythme et la possibilité d’être embarqué !
Parfois, certains textes ne possèdent pas tous les critères, et L’Orpailleur se doit de prendre contact avec les auteurs concernés. Pas toujours facile d’accepter les remarques, car chaque écrivain met un peu de lui-même dans son texte…
Christophe se rappelle l’aventure du manuscrit de la première auteure susceptible d’entrer dans la collection. « Belle histoire, belle écriture mais avec un final ne correspondant pas du tout au style de son histoire. Avec Michel, nous étions d’accord, un roman noir c’est noir jusqu’au bout !
Une fois contactée, elle accepte de retravailler sa fin, et j’édite ce texte sombre en le tirant à 200 exemplaires… Lors d’un repas, elle m‘avoue que son livre est exactement comme elle aurait voulu qu’il soit ! Auparavant, elle l’avait envoyé à des éditeurs qui le trouvaient beaucoup trop noir et lui avaient suggéré de terminer sur un happy end, histoire d’être plus accrocheur. Sauf que malgré cette fin édulcorée, ces mêmes éditeurs, ne l’avaient pas édité pour autant… Nous, nous lui avons juste proposé la liberté de terminer son histoire, telle qu’elle l’avait imaginée au départ. C’est ça aussi être un petit éditeur indépendant ! »
Mais pour Christophe, il n’est pas obligatoire de retravailler systématiquement les textes qui l’intéressent. Exemple les deux derniers livres de la collection. « Ce royaume est sombre » où Raphaël le Scouarnec a réécrit tout le début et « L’enfant de trente ans » d’André E. Royer où quasiment rien n’a été changé.
Editer : un plaisir qui donne du sens à l’écriture
« Quand j’envoie le résultat final aux auteurs, ils découvrent avec fébrilité le format, la couverture, le type de papier… Généralement, les retours sont positifs. Pour une personne, dont ce n’est pas le métier, qui a passé des semaines voire des mois à écrire, le fait que L’Orpailleur finalise son projet cela devient une sorte de consécration, même s’il n’en attend pas une notoriété. De mon côté, c’est le plaisir de faire exister des choses et de donner un sens à l’écriture au travers de beaux objets. »
Être auteur c’est donner la vie et imaginer un lecteur ayant toutes sortes de réactions en découvrant l’intrigue sortie de ses « petites cellules grises » c’est motivant. Ecrire, c’est se livrer aux autres, tel l’artiste peintre exposant ses tableaux aux regards d’autrui…
« Pour moi un auteur honnête est celui qui se met un peu à nu dans son écriture, même s’il ne parle pas de lui même. Ecrire prend du temps, c’est une passion qui devient au fil du temps un véritable travail. Stylo en main ou pas on écrit 24 h/24, car nos pensées sont toujours tournées vers l’histoire… »
Être auteur avant d’être éditeur
Christophe Havot a toujours écrit, que ce soit des poèmes, des textes courts, des nouvelles…
A l’époque où il pratiquait la photo, il a souvent appuyé ses images sur des mots, histoire de mieux façonner l’odyssée de ses rencontres hors du commun qui sont l’essence même de son travail de photographe…
Au fils du temps, notre Directeur d’édition a écrit trois romans, dont deux publiés chez l’Orpailleur et qui sont dans le même esprit. « Eliette » et « Sylviane ».
« Ce sont des livres « Boy meets girl ». A partir de là tout est possible et les histoires d’amour pouvant paraître improbables, existent, du moins sur le papier ou dans l’esprit de leur auteur. Il s’est formé une véritable connexion avec mes personnages, si bien qu’à un moment, même si tu veux aller quelque part, tes propres créatures t’entrainent ailleurs, car ce n’est pas compatible avec leur façon d’agir ».
Pour ce qui est du style, l’auteur Christophe Havot a tendance à écrire à la première personne, même si cette personne n’est pas lui. Il aime construire des phrases longues, où chaque mot est étudié et réfléchi, avant d’être ordonnancés avec soin par l’auteur afin de nous offrir des histoires étonnantes, dont les personnages possèdent des secrets, souvent inavouables. En réalité, tout cet agencement n’est que le reflet de protagonistes tentant tout simplement d’oublier un passé parfois lourd, ou au contraire acceptant sans réserves les vicissitudes apportées par le poids de leurs propres fêlures, le tout dans une existence que l’on pourrait qualifier de simple et sans chichi… Ces héros, souvent rejetés ou isolés de tous, possèdent une psychologie complexe, et sont englués dans l’engrenage de leur propre vie, nous donnant l’impression que nous pourrions les rencontrer au détour d’un chemin !
« Mais rassurez-vous, je n’édite pas que des gens faisant des phrases longues et racontant des vies compliquées… » nous explique Christophe en riant.
Puis il y a un troisième roman qui est un peu différent, édité chez Az’Art Atelier dans la collection Passages : « Un Orpheul’ ». L’enfance de son père ! « Au départ ce n’était pas du tout destiné à devenir un roman, j’avais écrit un texte court et familial afin de dresser un petit portrait pour ses 70 ans. Cette démarche m’a donné envie de creuser un peu plus, car je trouve l’enfance de mon père assez peu banale et je souhaitais en garder une trace pour mes propres enfants ».
Un roman pour parler de son père !
Difficile de l’écrire à la première personne du singulier…L’auteur l’a donc écrit à la troisième personne et du coup le style et le rythme s’en sont ressentis…
Impossible d’être édité chez l’Orpailleur !
Un sens à sa vie...
Christophe Havot a donné du sens à sa vie en dénichant puis en publiant des textes qui sans lui, seraient restés au fond d’un tiroir !
En véritable connaisseur des bons mots, il ne cesse de promouvoir le plaisir de la lecture. Chacun de ses livres est un écrin abritant de véritables pépites littéraires, réservées aux lecteurs passionnés osant prendre le temps de lui faire confiance. Par cette action, L’Orpailleur devient le porte parole de tous ces auteurs anonymes qui dans le coin de leur intimité, couchent de belles histoires sur du papier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Christophe Havot, s’y connait pour dénicher la perle rare, car dernière preuve s’il en faut, l’auteure Amélie Nothomb, vient de découvrir et surtout d’apprécier « L’enfant de trente ans » et a tenu à le faire savoir à son auteur : « C’est un livre terrible, on n’en sort pas indemne… Votre écriture a les séductions de la cruauté. Bravo ! »
Une très belle récompense et une vraie reconnaissance pour l’état d’esprit qui souffle sur la maison d’éditions de L’Orpailleur, insufflé par toutes ces rencontres diverses et variées que Christophe Havot, propose à ses lecteurs. Une démarche profondément humaniste, animée par le seul plaisir d’offrir au lecteur, une rencontre avec un nouvel auteur…
On adore !
Philippe Vignon
Mai 2024
Contact :
Christophe Havot : 06.71.76 56 23
Site Internet : www.lorpailleur-edition.com
FaceBook : L’Orpailleur
©Droits d'auteur. Tous droits réservés.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.